AUCHAN, SA STRATÉGIE DE COMBAT POUR UNE CONSOMMATION PLUS DURABLE
CROIX. Le nouveau pilote en chef du vaisseau amiral de la famille Mulliez avait présenté de bons résultats globaux début mars à Paris, en insistant déjà sur une « vision à 2025 » sur le thème très maison d’« Auchan change la vie ». Hier, Wilhelm Hubner nous a présenté son plan pour y parvenir en faveur de ses clients, de ses salariés, jusqu’à« la planète et la société ».
– Pourquoi vouloir, selon vos termes, « réinventer les magasins partout dans le monde » ?
« C’est une attente forte et nous voulons donner plus de sens à notre métier de commerçant. Auchan dans le monde, c’est 3 milliards de transactions par an. Nous sommes le 35e employeur mondial, la 11e enseigne alimentaire avec 345 400 salariés dans 17 pays (72 000 en France, 12 500 dans le Nord - Pas-de-Calais). Nous avons des responsabilités et nous lançons un plan militant pour le bon, le sain et le local. C’est donc un mouvement complètement nouveau que nous lançons. »
– Quelles sont les principales mesures de ce nouveau plan ?
« Les premières concernent nos clients. On a entamé un travail dans l’ombre dans 12 pays avec des experts indépendants nutritionnistes, toxicologues, etc. Nous allons revoir 100 % de notre offre en marques propres Auchan, des premiers prix à l’offre premium. C’est revoir l’ensemble des recettes et des procédés de fabrication de nos produits, soit tout revoir sous l’angle de la consommation durable pour 10 à 35 % de l’ensemble des produits vendus dans nos rayons (en France on est proche de la fourchette haute). On s’adresse aussi à nos salariés avec une nouvelle plateforme éducative, un Mooc interne, 90 vidéos pour s’amuser avec des conseils sur une alimentation plus saine. Avec des bilans de santé gratuits pour les plus de 40 ans, dans tous nos pays et tous les trois ans ; en fonction des pays, en fonction de la réalité locale, nous mettrons en place des initiatives les plus adaptées (assurance santé gratuite, prêt sans intérêt pour compléter ce que les mutuelles ne prennent pas en charge, etc.). On veut aussi aller plus loin pour la planète. Nous allons revoir toutes nos filières de produits, en créer une centaine d’autres chaque année. En France, on accélère. Entre autres, ce sont les fraises, le surimi, les courgettes. Dans d’autres pays où rien n’existe, nous serons les premiers à mettre en œuvre ces filières. En Russie, pour commencer, c’est maîtriser l’alimentation des bœufs ou des porcs, cela vaut pour les légumes au Vietnam. Nous n’avons plus de produits OGM (un seul en Chine mais nous allons statuer). Nous regardons de plus près l’huile de palme et les pesticides. Un mouvement s’est enclenché, il était temps de le faire savoir.