
Pas de vacances pour la CFTC !
RÉFORMES SOCIALES, ACTE II
APPRENTISSAGE, FORMATION PRO, ASSURANCE CHÔMAGE – Les premières rencontres bilatérales, tenues entre la ministre du Travail et les partenaires sociaux se sont tenues entre vendredi et mercredi.
Elles étaient dans tous les esprits mardi soir, lors de la dernière réunion intersyndicale qui a donné lieu àune déclaration commune de la CFTC, de la CFDT, de l’UNSA et de la FAGE. De quoi poser les bases d’une concertation réussie.
Dans la foulée de ce premier tour des rencontres, un voyage d’études est organisé, menant la ministre et les partenaires sociaux en Suisse, puis au Danemark.
Démarrage du second volet des réformes sociales
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a reçu les partenaires sociaux pour aborder les discussions autour de la réforme de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage. Une feuille de route méthodologique a été rendue publique pour cette occasion.
Philippe Louis, président confédéral de la CFTC, a été reçu par la ministre mardi matin. Il a pu lui exposer le point de la vue de la CFTC, et son impératif : « mieux sécuriser les parcours de vie ».
En marge de ce premier tour de rencontres bilatérales, les organisations syndicales se sont réunies afin de préciser leurs points d’accord, mais aussi de désaccord.
La CFTC s’est pour sa part jointe à la CFDT, à l’UNSA et à la FAGE pour une déclaration commune énonçant les principes devant raisonnablement guider une réforme de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.
L’apprentissage selon la Suisse, la formation pro chez les Danois
La ministre et les partenaires sociaux se rendent ensemble, ces jeudi et vendredi, en Suisse puis au Danemark, afin d’y observer et étudier respectivement le système de l’apprentissage et celui de la formation professionnelle.
La Suisse privilégie depuis de nombreuses années le système de l’apprentissage, qui est dit “dual” dans ce pays. ⅔ des jeunes y suivent en effet une formation répartie sur deux lieux, l’école et l’entreprise. Une méthode qui semble porter ses fruits, dans la mesure où seuls 5 % des jeunes y connaissent le chômage. Frédéric Berthoud, chargé de la coopération internationale au secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation, parle d’une « perméabilité entre les filières professionnelles et les filières académiques ».
Les participants au voyage visiteront notamment l’entreprise BOBST SA, spécialisée dans la fabrication et la fourniture de machines et de services pour l’industrie de l’emballage, son centre de formation, et l’École des métiers de Lausanne.
Muriel Pénicaud et Philippe Louis, à l’École des Métiers de Lausanne (crédit : cabinet de la ministre du Travail)
Le modèle danois, dit de “flexisécurité”, se caractérise par une prééminence de la formation tout au long du parcours du travailleur. Un modèle désormais bien ancré dans les mentalités de ce pays laissant une place de choix au dialogue social (et ce, avec 70 % de Danois syndiqués, contre 11 % des Français, selon la DARES, 2013).
Les participants se rendront au chevet des différents rouages de la flexisécuritéà la danoise : un établissement de formation professionnelle, un “job center” (un “Pôle emploi” local), un atelier de formation et réinsertion.
Gageant qu’ainsi préparés et documentés, les partenaires sociaux sauront trouver des points d’équilibre dans les réformes en cours.