Burn-out : rappels et conseils pour bien commencer 2019
Publié le 20/02/2019 à 07:50 par Risques psychosociaux.
dansAvant de nous effondrer dans le cadre de notre activité professionnelle, avant que notre corps, notre cerveau ne répondent plus, nous avons reçu des signaux annonciateurs, nous avons développé des maux que nous n’avions pas, voire jamais eu, au départ, nous avons agi de plus en plus différemment de la personne que nous étions avant d’entrer dans le processus de l’épuisement.
Nous sommes tous concernés
Plus le temps passe, plus le salarié comme le manager ou le dirigeant, passionnés, engagés, impliqués, qui ont le désir de bien faire et soif de réussir individuellement mais aussi collectivement, changent.
Ceux qui participent activement aux résultats dans l’entreprise, même parfois à un poste dit « sans responsabilité» (mais qui, finalement, en a quand même un peu quand on y regarde de plus près), ceux qui souhaitent être reconnus par leurs bons voire très bons résultats, changent.
Tous adoptent un comportement que vous comprenez de moins en moins. Une perte de poids, un gain de poids, une reprise du tabac ou une consommation bien trop importante, un verre d’alcool inhabituel ou une surconsommation, des crises de larmes, un retrait sur soi, de l’agressivité ou de l’irritabilité de plus en plus présentes… les attitudes sont visibles.
Le syndrome d’épuisement professionnel, appelé communément burn-out, est une maladie caractérisée par le développement de signes, symptômes, modifications physiques, mentaux et émotionnels individuels en lien avec le milieu professionnel et suite à une exposition dans des situations de stress de longue durée.
L’épuisement professionnel peut arriver à n’importe qui. Quel que soit son âge, sa fonction, son secteur d’activité. Les victimes potentielles ne cherchent qu’à bien faire leur travail, qu’à obtenir une augmentation de salaire en récompense de leurs efforts, qu’à avoir une reconnaissance légitime et qui n’est pas obligatoirement financière, qu’àévoluer, qu’à développer leur entreprise… Elles s’investissent sincèrement pour que tout se passe au mieux, parce que le travail est un facteur d’épanouissement indéniable.
Nous pouvons tous choisir de ne pas être fatalistes
Il est temps que chaque citoyen, salarié, professionnel de santé, fonctionnaire, manager, dirigeant, femme ou homme politique, journaliste, participe activement à la nécessité de libérer la parole. Nous devons tous œuvrer pour la qualité de vie au travail, pour donner les meilleures conditions permettant de l’exécuter et ce, quel que soit le métier.
Se taire est signe de résignation.
Le but ne doit plus être d’attendre des absences fréquentes, une absence de longue durée, une grève, un AVC, un accident, un mort… c’est le temps de l’action pour prévenir toute situation de danger quant à la santé physique et mentale dans son milieu de travail.
Alors oui, on peut constater des mesures positives : la création de salles de bien-être ou de sport internes, des crèches d’entreprises, des cellules téléphoniques ou des services pour prévenir le stress chronique et des formations de « gestion des priorités ». Sauf que ces stratégies sont destinées à faire disparaitre ou à réduire certains symptômes, mais elles ne visent que le salarié. Or, il faut traiter la problématique de l’épuisement professionnel en profondeur en s’attaquant à ses causes.
La vraie question que doit se poser un DRH, un RRH, un dirigeant, un manager est :
«Que faut-il faire pour que les salariés se sentent bien dans l’entreprise, comment instaurer ou restaurer la notion de plaisir au travail et celle du plaisir de travailler ?».
Quelques rappels
Ceux qui sont en responsabilité ont l’obligation législative certes, mais surtout morale :
- de développer une stratégie de gestion des risques ;
- d’élaborer une politique de prévention ;
- de déployer des méthodes pour identifier les risques, pour les évaluer et les hiérarchiser ;
- de déterminer des choix de moyens de maitrise et de contrôle ;
- d’allouer les ressources budgétaires et humaines nécessaires aux plans d’action à mettre en œuvre, aux actions de formation, d’information et de sensibilisation aux risques de la non gestion de la santé au travail.
Vous, managers, DRH, dirigeants, devez appliquer et faire respecter ces directives parce que vous avez signé un contrat qui vous rend responsables devant la loi. C’est votre devoir.
La sécurité et la santé au travail ne sont plus des principes mais des démarches, demandées par les différentes sources du droit (Code du travail, art. L. 4121-1 et 2 et troisième Plan santé au travail 2015-2019 notamment).
A partir du moment où le salarié sera capable de démontrer la négligence, l’inertie de l’employeur, l’absence d’information sur les règles de sécurité, peu importe que l’employeur soit de bonne foi ou qu’il n’ait commis aucune faute, sa responsabilité sera automatiquement engagée.
Mais sachez que chacun d’entre nous a aussi un devoir « citoyen ». L’obligation de sécurité incombe à l’employeur mais pèse aussi sur les salariés.
L’article L. 4122-1 du Code du travail énonce «il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail».
Pour plus de précisions sur le burn-out, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation «Risques psychosociaux».