Dans une interview au Télégramme, Michel-Édouard Leclerc ne mâche pas ses mots contre la loi alimentation. Celle-ci est coupable, à ses yeux, de lui imposer une hausse des prix des produits non agricoles.
« La loi ne dit pas qu’il faut augmenter le Nutella, elle stipule qu’une grande surface ne peut pas vendre de produits aux consommateurs moins cher que ce que ça vaut », argumentait mercredi, Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture. La réponse de la grande distribution ne s’est pas fait attendre. Dans une interview au Télégramme,Michel-Édouard Leclerc, le patron des célèbres hypermarchés bretons, lui répond vertement. « Il faut vraiment être trop con, à l’heure des gilets jaunes, pour rajouter des hausses des prix imbéciles sur les produits non agricoles ! », remarque-t-il.
« Le ministre, il va pas aller l’assumer au milieu du public »
Dans une interview à France Tv Info, il précise sa pensée : « « Imaginez des caissières, des chefs de rayon qui vont devoir répondre à des consommateurs : 'Ouais, ouais, la hausse du prix du Ricard, 1,50 €, c’est pour aider les agriculteurs'. Mais tout le monde va croire que c’est de l’enfumage ! » et d’attaquer sévérement : «Le ministre (de l’Agriculture, Didier Guillaume), il va pas aller l’assumer au milieu du public. C’est incroyable, ça. Moi je trouve que c’est un truc de dingue ! » Il précice enfin : «On nous demande d’aller taper les consommateurs, avec un argumentaire pour faire croire que ça va aller aider dans les budgets agricoles, ce qui est n’importe quoi »
Sa solution ? « Pour compenser ces hausses de prix et de taxes que le gouvernement nous impose, nous allons beaucoup baisser les produits de la marque Repère, notre marque de distributeur (...) Nous allons diminuer nos marges et créditer les cartes de fidélité, mais je ne vous dirai pas comment, pour le moment... »
Une hausse des prix de 4 %
Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, l’a admis mercredi matin: le 1er février, des hausses de tarifs vont intervenir sur 4% des produits alimentaires de grande consommation, avec des marques aussi connues que le Nutella, le Ricard ou le Coca Cola. La raison? Le relèvement à 10% du «seuil de revente à perte», imposé par la récente loi Alimentation. Le gouvernement compte ainsi obliger les distributeurs à vendre même leurs produits d’appel à des prix supérieurs d’au moins 10% à ceux auxquels ils les ont achetés, et à cesser les ventes à perte.